Pour Montpellier Danse, Jean-Claude Gallotta crée une nouvelle version destinée au plein air. Intitulée Ulysse, grand large, elle se déploie sous le ciel du Théâtre de l’Agora, avec ses brises marines et le cri des oiseaux.
En 1981, quand Jean-Claude Gallotta crée Ulysse, il pense d’abord à rendre hommage à Merce Cunningham et aux chorégraphes post-modernes américains de sa lignée. Apparaissent donc sur des diagonales, les triplettes et les tilts cunninghamiens, les courses répétitives et miroitantes de Lucinda Childs, le « flow » corporel de Trisha Brown, et même quelques mots d’Yvonne Rainer…
Son héritage européen lui fait imaginer un « ballet blanc » comme ces actes de danse pure aux figures abstraites, attribués aux êtres surnaturels et évanescents des classiques du 19e siècle, comme Giselle ou Le Lac des cygnes. Mais viennent s’insinuer des écueils gestuels, d’infimes maladresses, des écarts compliqués, des interjections d’une langue inconnue, des attitudes étranges, des pas franchement bizarres, un humour lunaire, et surtout un rapport au couple, qui vont devenir non seulement la matrice des œuvres de Gallotta mais aussi la « french touch » incontournable de cette « jeune danse contemporaine française » porteuse de l’air du temps des années 80.
Son titre, trouvé après coup, comme la musique signée Henry Torgue et Gilles Jaloustre (puis Serge Houppin), convoque tout autant le héros d’Homère que le chef-d’œuvre de Joyce dans ses ressacs et ses flux. Au fil du temps, le chorégraphe remettra quatre fois l’ouvrage sur le métier, changeant le nombre de danseurs, leur style, les compositeurs, captant à chaque fois les vibrations de son époque.
Pour Montpellier Danse, Jean-Claude Gallotta crée une nouvelle version destinée au plein air. Rien d’étonnant puisque sa trame originale plongeait dans la légende d’Eole, le maître des vents qui permettait à Ulysse de regagner son rivage d’Ithaque. Intitulée Ulysse, grand large, elle se déploie sous le ciel du Théâtre de l’Agora, avec ses brises marines et le cri des oiseaux. Une danse « réinterprétée, refondée, plus imprégnée encore par les thèmes de l’exil »… et de la Méditerranée.
Agnès Izrine
Distribution / Production
Chorégraphie : Jean-Claude Gallotta
Assistante à la chorégraphie : Mathilde Altaraz
Dramaturgie : Claude-Henri Buffard
Reconstruction et transmission : Mathilde Altaraz et Thierry Verger
Avec Axelle André, Naïs Arlaud, Alice Botelho, Ibrahim Guetissi, Fuxi Li, Bernardita Moya Alcalde, Clara Protar, Jérémy Silvetti, Gaetano Vaccaro, Thierry Verger et Jean-Claude Gallotta
Musique originale : Henry Torgue et Serge Houppin
Lumière et scénographie : Manuel Bernard
Assistant lumière : Benjamin Croizy
Costumes : Chiraz Sedouga
Création le 13 mars 1981 à la Maison de la culture de Grenoble
Production : Groupe Émile Dubois / Cie Jean-Claude Gallotta
Coproduction : Festival Montpellier Danse 2023, Le Volcan – Scène nationale Le Havre, Théâtre-Sénart, Scène nationale
Avec le soutien de la MC2 : Grenoble, du Théâtre de l’Arsenal de Val-de-Reuil-scène conventionnée d’intérêt national « art et création pour la danse »
Le Groupe Émile Dubois / Cie Jean-Claude Gallotta est soutenu par le Ministère de la culture – Direction des Affaires Culturelles Auvergne-Rhône-Alpes, la Région Auvergne-Rhône-Alpes, le Département de l’Isère et, pour ses actions sur le territoire, par la Ville de Grenoble.