Sharon Eyal fait partie du petit bataillon d’artistes israéliens issus de la Batsheva Dance Company avec laquelle elle a dansé pendant 18 ans et pour laquelle, dès 2009, elle créait ses premières chorégraphies.
De cette période où elle a d’abord pratiqué la technique Martha Graham avant de danser auprès d’Ohad Naharin qui la pousse à créer, elle privilégie des mouvements partant du bassin et garde la capacité d’exprimer, sous une forme claire, sensuelle et d’une incroyable précision, toutes les émotions qui la traversent. Habitués désormais de Montpellier Danse, Sharon Eyal et sa compagnie L-E-V, – du mot hébreu qui désigne non seulement l’organe du cœur mais, plus généralement, la psyché -, revient avec une création dont la primeur, une fois encore, est réservée au festival.
Into The Hairy (À l’intérieur de la chevelure) est une pièce pour sept danseurs, que Sharon crée avec son complice et co-auteur Gai Behar et à laquelle participe également Koreless, un musicien britannique appartenant à la nouvelle génération des compositeurs de musique électronique. Elle y creuse plus profondément encore la nature de ses sentiments, comme si, selon ses mots, il s’agissait de mettre « la peau de mon âme à nu ». Dans ses trois pièces récentes, OCD Love, Love Chapter 2 et The Brutal Journey of the Heart, en leur temps également créées à Montpellier Danse, il s’agissait d’amour.
Cette fois, sans que le thème y soit formulé directement, il est toujours question d’affects. Ceux qui connaissent la danse de Sharon Eyal, exacerbée, primitive, allant même jusqu’à l’extase, et d’une vitalité contagieuse reconnaîtront dans Into The Hairy, non seulement son penchant pour le groove de l’« underground clubbing culture » mais également son respect pour la technique classique qu’elle pousse toujours plus loin à travers des tensions musculaires « Off limits ». Et en effet, si la source de sa danse est instinctive « it’s all about my stomach », la forme qu’elle entend lui donner est particulièrement soignée et requiert une solide technique. Les danseurs de L-E-V, outre la virtuosité, possèdent aussi une intense présence scénique. Sincères et généreux, ils arrivent sur scène chargés d’émotions. Durant les répétitions, Sharon Eyal leur a, comme à son habitude, proposé des images qui stimulent l’imagination, provoquent et renforcent la sensibilité. Sharon Eyal, qui redoute les mots, parle peu et rarement. Ce n’est pas nécessaire : sa danse, même collective, est la plus intime qui soit !
Sonia Schoonejans
Distribution / Production
L–E–V – Sharon Eyal | Gai Behar
Chorégraphie : Sharon Eyal
Co-créateur : Gai Behar
Musique originale : Koreless
Costumes : Maria Grazia Chiuri – Christian Dior Couture
Conception de l’éclairage : Alon Cohen
Conception des ongles et des bijoux : @prettybitchclawss
Danseurs : Darren Devaney, Guido Dutilh, Juan Gil, Alice Godfrey, Johnny McMillan, Keren Lurie Pardes, Nitzan Ressler
Directeur des répétitions : Davide Di Pretoro
Responsable de la production : Maya Manor
Directeur de la compagnie : Roy Bedarshi
Agent : Menno Plukker
Coproduction : Festival Montpellier Danse 2023, La Villette – Paris, Salzburger Festspiele – Austria, Sadler’s Wells – London, Julidans – Amsterdam, Spoleto Festival dei Due Mondi – Italy, MART Foundation – New York, Dampfzentrale, Bern, deSingel, Antwerpen.
Avec le soutien du Ministère de la Culture – Direction régionale des affaires culturelles d’Île-de-France et de Orsolina 28 Art Foundation, Italy.
Certaines parties de cette création ont été créées à l’origine dans le cadre de THIS IS NOT A LOVE SHOW commandé par LAS (Light Art Space), en janvier 2022 au Kraftwerk Berlin.