Vie, danse et politique
Né à Alger (Algérie) en 1947, Jean-Paul Montanari quitte la Ville Blanche pour Lyon en 1962. Il passe un bac Philo puis une licence de Lettres Modernes, étudie le chinois et découvre en même temps le cinéma et le théâtre. En 1975, il intègre l’équipe du Centre Dramatique National de Lyon dirigée par Robert Gironès. Il est alors chargé des relations avec le public. Il découvre la danse et prend rapidement en main une programmation danse où il invite notamment Brigitte Lefèvre, Maguy Marin, Quentin Rouiller et… Dominique Bagouet dont il devient l’ami et le conseiller. En parallèle, Jean-Paul Montanari fonde le Groupe de Libération Homosexuel – GLH (1975-1979) puis créera au début des années 1980, avec Christian Tamet, Viva (festival de danses et de musiques extra-européennes) à Villeurbanne.
Lorsque Dominique Bagouet installe en 1980, à l’invitation de Georges Frêche alors maire de la ville de Montpellier, son Centre chorégraphique, il demande à Jean-Paul Montanari de s’occuper des relations presse. Dès lors, l’histoire de la danse à Montpellier va être indissociable de son nom. À la naissance du Festival International Montpellier Danse en 1981, il assiste Dominique Bagouet. En 1983, il en devient le directeur général et développe le festival avec le soutien et l’essor parallèle du Centre chorégraphique national dirigé par Dominique Bagouet puis par Mathilde Monnier et aujourd’hui Christian Rizzo.
L’histoire du Festival Montpellier Danse reste indissociable des liens qui unissent Jean-Paul Montanari à Georges Frêche, et de leur engagement politique commun pour le développement culturel de la ville de Montpellier. De 1993 à 1995, il devient chargé de mission pour les affaires culturelles au cabinet de Georges Frêche. Cet engagement se traduit aussi par le fait qu’il ait été « l’un des premiers dans le monde du spectacle à associer sa ville à la lutte contre le sida », une épidémie qui toucha dès la fin des années 1980 bon nombre de danseurs et chorégraphes.
Jean-Paul Montanari devient en 1983 conseiller pour la danse à l’Opéra de Montpellier ; puis, en 1984, membre de la Commission d’attribution des subventions aux compagnies chorégraphiques du Ministère de la culture (jusqu’en 1991). Entre temps, il est membre du Conseil supérieur de la danse (1991). En 1996, il prend en charge la saison danse de l’Opéra National de Montpellier. En 2001, il quitte la direction du Zénith de Montpellier qu’il occupait depuis 1999, pour se consacrer pleinement au festival et à la saison danse.
Depuis 2010, il dirige l’Agora, cité internationale de la danse, un lieu dédié à la danse unique en Europe réunissant tous les aspects du travail de la danse, de la création à la diffusion d’un spectacle. L’ouverture de l’Agora avec ses différents studios lui permet de soutenir les artistes de manière encore plus intense en leur offrant un espace de travail où réaliser leurs œuvres mais aussi de continuer à dialoguer avec ce public fidèle qui, de saison en festival, suit le travail engagé depuis maintenant près de 40 ans. Jean-Paul Montanari a réussi à trouver cette alchimie qui consiste, tout en affirmant certaines fidélités à des artistes, à se renouveler chaque année.
A l’occasion des 30 ans du Festival, en 2010, il dirige l’ouvrage Montpellier Danse(s), trente ans de création paru aux éditions Actes Sud. 288 pages de textes et de photos qui retracent cette incroyable aventure qu’est celle de la danse à Montpellier.
En 2020, le film Montpellier Danse, à corps perdu réalisé par Florence Platarets fait le récit du 40e festival qui aurait dû avoir lieu à l’été, une édition perturbée par la pandémie de Covid-19 et reportée à l’automne 2020.
Jean-Paul Montanari a, en 1998, été fait Chevalier de l’ordre du Mérite, puis en 2010, Chevalier dans l’Ordre de la Légion d’Honneur. Il devient commandeur dans l’ordre des Arts et des lettres en 2023.
Jean-Paul Montanari a fédéré un public amateur de danse qui le suit depuis le début, et n’a de cesse d’ouvrir ce festival aux jeunes générations. Il a fait de Montpellier Danse un festival varié et ouvert sur le monde, le symbole de l’attractivité culturelle montpelliéraine et, de Montpellier, une capitale pour la danse.