Natif de Tokyo, Saburo Teshigawara entame sa carrière de chorégraphe en 1981 après avoir étudié les arts plastiques et la danse classique. En 1985, il fonde KARAS en collaboration avec la danseuse Kei Miyata. Depuis lors, leur compagnie est invitée régulièrement à se produire en Europe, en Asie, en Amérique et en Océanie. Outre ses créations en solo et pour KARAS, Teshigawara a chorégraphié pour de prestigieuses compagnies telles que le Nederlands Dans Theater, le Ballet National de Bavière, le Ballet de l’Opéra de Paris, le Ballet Frankfurt sur invitation de William Forsythe, le Ballet du Grand Théâtre de Genève et la GöteborgsOperans Danskompani.
Il entretient des collaborations fréquentes avec des musiciens sur scène, notamment récemment avec les pianistes Francesco Tristano et Yosuke Yamashita, la violoniste Sayaka Shojie et l’Ensemble intercontemporain. Affichant un intérêt marqué pour toutes les disciplines artistiques, il a également mis en scène cinq opéras et réalisé plusieurs installations et films. Dans chacune de ses créations, Teshigawara conçoit l’œuvre dans sa globalité, de la conception des costumes aux éclairages en passant par le dispositif scénique.
Depuis le lancement du programme éducatif S.T.E.P. (Saburo Teshigawara Education Project) à Londres en 1995, il continue d’encourager et d’inspirer de nombreux jeunes danseurs, notamment à travers des ateliers permanents organisés au studio de KARAS à Tokyo. Entre 2006 et 2013, il a enseigné au Department of Expression Studies de l’Université St Paul’s (Rikkyo) et depuis 2014, il est professeur au département scénographie, art dramatique et danse de la Tama Art University. En 2013, il inaugure son propre espace de création et de diffusion à Tokyo, le « Karas Apparatus », proposant spectacles, expositions et ateliers.
Son œuvre a été honorée de nombreux prix, dont un Bessie Award en 2007 et la médaille d’honneur décernée par l’Empereur du Japon en 2009 pour sa contribution dans le domaine artistique. KARAS, dont le nom signifie « corbeau » en japonais, a été fondée avec pour objectif de rechercher « une nouvelle forme de beauté ». En dépassant les classifications conventionnelles ou historiques appliquées à la danse, Teshigawara a su créer un langage original, distinct de la danse moderne et du butô, explorant l’interaction entre la danse, les arts plastiques et la musique pour façonner de nouveaux espaces poétiques.
Crédit photo © Akihito Abe