Du 21 juin au 5 juillet 2025, Montpellier Danse fête son 45e anniversaire. Son histoire est indissociable de celle d’un homme devenu son directeur en 1983, Jean-Paul Montanari. Montpellier et la danse contemporaine lui doivent tant.
Au moment où il a décidé de quitter la scène et d’offrir au festival une dernière programmation, je tiens ici à le remercier, au nom des Montpelliéraines et Montpelliérains, des amoureux de la danse d’ici et d’ailleurs, des milliers d’artistes qu’il aura invités et défendus avec la fougue, la conviction, la clairvoyance qu’on lui connaît. Nous sommes si nombreux à avoir découvert, grâce à lui, la danse. Entouré de son équipe, des femmes et des hommes qui ont travaillé ou travaillent encore à ses côtés, il a contribué à former nos regards, à les affiner, à nourrir nos imaginaires. Engagé dans la vie de la cité, grand militant de causes essentielles, il est et restera un acteur majeur de ce que le philosophe Jacques Rancière a nommé le partage du sensible. Nous lui devons beaucoup. Nous lui devons encore d’être à la hauteur de l’héritage qu’il nous laisse. Et je sais pouvoir compter sur son attention bienveillante et exigeante. Encore une fois, merci, cher Jean-Paul.Demain s’écrira une nouvelle page de l’histoire de la danse à Montpellier. Le Centre chorégraphique national de Montpellier et Montpellier Danse vont unir leurs forces et leurs compétences au sein d’une Agora réunifiée, devenue Agora, cité internationale de la danse. Avec le concours de la Région Occitanie et de l’État, Montpellier Méditerranée Métropole réaffirme son soutien à la danse, et son souhait de préserver un héritage exceptionnel, d’entretenir l’esprit pionnier qui présida à la création du festival, un esprit fait d’audace, de curiosité, de générosité envers les artistes et les publics. C’est cet esprit qui a permis à Montpellier d’occuper une place à part, en matière d’art chorégraphique, à l’échelle internationale.
Ouvrir ici de nouveaux horizons à la danse nous permettra de prendre en considération les enjeux contemporains qui la traversent, d’accompagner la création et d’encourager l’invention de nouvelles formes. C’est cela, une ville hospitalière aux artistes.
Cette nouvelle édition est composée de créations d’artistes de tous horizons, de grandes formes populaires et de formats plus exigeants. Depuis toujours, la création est une des dimensions essentielles de Montpellier Danse. C’est même sa mission première : en 2025, 70 % des spectacles de la programmation seront dévoilés pour la première fois aux yeux du public. Pour créer ces œuvres, les artistes ont fait l’objet d’un accompagnement particulier en coproduction et en accueil en résidence, par la mise à disposition des studios de l’Agora.
La fidélité et l’amitié restent des valeurs cardinales de Montpellier Danse. Des compagnies y font retour, comme la célèbre Batsheva et sa pièce Anafaza dont nous avions pu voir la première version lors du Festival Montpellier Danse 1994. Autre retour, celui d’Akram Khan qui reviendra sur la scène de l’Opéra Comédie avec une création pour 14 danseuses indiennes, conjuguant les danses traditionnelles indiennes avec la danse contemporaine. Nadia Beugré, Mathilde Monnier, Salia Sanou nous rappelleront l’extraordinaire vitalité et inventivité des créatrices et créateurs accueillis à Montpellier. Et en clôture, Mourad Merzouki vous donne rendez-vous, le 5 juillet prochain, pour une grande fête de la danse, Place de la Comédie, spectacle offert aux Montpelliéraines et Montpelliérains, moment de joie collective, de retrouvailles et de rencontres.
Alors que les vents mauvais de la démagogie et du cynisme comptable soufflent puissamment sur le monde de la culture et menacent l’existence de tant de lieux, de compagnies, de festivals, Montpellier réaffirme aujourd’hui son soutien à l’un des festivals qui ont fait et font encore sa réputation. Il y a quarante-cinq ans s’inventait ici une des plus formidables aventures artistiques de notre époque. Le monde a changé, de nouvelles contraintes apparaissent chaque jour, mais notre besoin de beauté, de sens, de pensée, de gestes intimes et collectifs qui interrogent notre humaine condition et notre relation au monde, à autrui, reste vif. D’autant plus vif quand le péril croît. Il faudra faire face et inventer du nouveau, patiemment, ensemble. Retrouvons-nous toutes et tous en ce 45e anniversaire pour célébrer la danse, l’art et la culture, réfléchir et nous émerveiller, aimer ou nous indigner – faire et préserver une place, dans nos vies, aux artistes et à leurs œuvres.
Michaël Delafosse
Président de Montpellier Méditerranée Métropole
Maire de Montpellier