De l'ambition, rencontre avec Taoufiq Izeddiou

  • Entretien

Rencontre avec Taoufiq Izeddiou, directeur et fondateur du festival On marche ! à Marrakech ainsi que du prix Taklîf.

Propos recueillis par Nathalie Becquet


Le festival On Marche a 17 ans. Vous défendez beaucoup la danse contemporaine au Maroc au travers de ce Festival notamment, quelle ambition avez-vous pour la danse au Maroc ? 

Qu’on le veuille ou non, ma génération est précurseur, même fondatrice d’une danse contemporaine qui vient du Maroc. Depuis dix-sept éditions du festival On Marche, je défends cette danse marocaine. C’est un festival qui répond à des urgences… Et parmi les urgences, il y a cette question de prix Taklîf. Je n’ai jamais cru aux prix. Mais là, c’est nécessaire parce qu’il a fallu encourager une nouvelle génération de jeunes créateurs. Pour cela, nous avons mis en place ce concours avec à la clé des résidences de création dans des lieux importants (Le Carreau du Temple, Ballet du Nord – CCN de Roubaix, Viadanse – CCN de Belfort, La Bellone & Ad’Hoc Platform) tels que Montpellier Danse. Cela permet aux jeunes artistes de créer avec un regard extérieur, comme l’année dernière lors de la résidence d’Abdel Mounim Elallami qui était accompagné par Fabrice Ramalingom dans le processus de sa création Idée. Je pense qu’aujourd’hui, le festival répond à des urgences locales, notre but est d’étendre géographiquement le prix Taklîf sur tout le continent africain. Nous avons beaucoup d’ambition, mais c’est nécessaire.

Pouvez-nous parler des lauréates 2024 du prix Taklîf qu’on va recevoir à l’Agora ?

Yassmine Benchrifa est une artiste qui vient du hip hop, du krump, du battle. Elle se dirige maintenant vers le contemporain. Ce qui me touche, c’est qu’elle revient à la danse alors qu’elle avait tout arrêté depuis 3-4 ans. Là, elle fait son retour avec un joli solo. On l’a fortement encouragé. Asmae Fegnaoui, elle, vient du Nord du Maroc. C’est quelqu’un qui a encore besoin de travailler sa technique. C’est également important qu’elle travaille son écriture, sa dramaturgie et qu’elle se documente un petit peu sur la danse. Ces résidences et le regard extérieur qu’elle va recevoir vont lui apporter beaucoup !